BENNY TURNER : Journey (2014)



Que dire sur Benny Turner ? Qu’il est né au Texas, puis que sa famille a déménagé à Chicago. Qu’il chante le blues tout en jouant de la basse, à l’instar du légendaire Willie Dixon. Et surtout, qu’il est le frère cadet du grand Freddie King. Dès qu’il a commencé à faire carrière, Freddie a emmené son frangin dans l’aventure en tant que bassiste. L’histoire s’est malheureusement arrêtée en 1976 avec la mort du génial tombeur de « Hideaway ». Benny a continué son chemin dans le monde du blues et sort maintenant son troisième disque. Autant prévenir les amateurs de guitares ravageuses qu’ils seront déçus. Benny Turner nous propose plutôt un album d’ambiance blues, avec peu de solos mais des arrangements de cuivres sur beaucoup de titres, à la mode des années 70. Voici un petit tour d’horizon des différents styles abordés dans cette galette. Benny tape dans le Chicago blues qui balance avec « Breakin’ News » et « I Wanna Give It To You » qui distille un solo d’harmonica bien senti. Cet harmonica, baveux à souhait, décore aussi le funky « Don’t You Ride My Mule ». On retiendra également le lent rhythm'n’blues « How I Wish ». Sur « My Mother’s Blues », un morceau jump blues/ragtime, Benny tâte de la guitare et dialogue, sur des accords simples, avec le piano. C’est très rafraîchissant ! Le lent mais funky « Worn Out Woman » nous replonge délicieusement dans les seventies. Benny retouche à la guitare rythmique sur « My Uncle’s Blues (Fannie Mae) » et le slow rhythm'n’blues « Voodoo Lady » est du plus bel effet. Benny Turner chante, de sa voix autoritaire et émotionnelle à la fois, les racines de la musique noire. Son parcours, son héritage familial (être le propre frère de l’immense Freddie King, ce n’est pas rien), son personnage, sa façon de chanter, tout en lui incarne le BLUES. Son dernier disque en est le fidèle reflet !

Olivier Aubry